Alain Licari. Je suis né France, j’ai vécu quelques années en Espagne et j’ai travaillé à New York City de 2015 à 2020. Depuis septembre 2020, je partage mon temps entre la Guinée et la France. Photographe autodidacte, je suis inspiré par la photographie humaniste et sociale en noir et blanc, et plus particulièrement par de grands maîtres tels que Raymond Depardon, Sebastiao Salgado, Mary Hellen Mark, Dorothy Lange ou encore Eugène Smith. Mon travail photographique s’articule essentiellement autour de personnes et de communautés qui vivent à la marge du système ou dont la vie quotidienne peut prendre une valeur universelle. Je m’immerge au plus près d’elles, nous partageons de longs moments ensemble ; j’observe et je cherche la bonne distance pour témoigner ensuite de ces histoires qui interrogent l’actualité et nos modes de vie. Ma démarche photographique s’apparente au documentaire dans la mesure où je prends le temps de produire mes séries, de retourner régulièrement sur les lieux photographiés. Cela me permet d’approfondir un sujet, de l’explorer sous différents angles et d’en observer l’évolution dans le temps. Mais je m’attache aussi à produire une photographie esthétique en apportant un soin particulier au cadrage et à la composition souvent inspirés par le cinéma.
L’odeur de l’or et du sang _ « L’or c’est le Diable ». Au travers l’extraction artisanale de l’or en Afrique, ma série « L’odeur de l’or et du sang » fait l’état des lieux d’une situation tragique, à la fois pour les hommes et pour la nature. Pour ces familles, l’orpaillage est le seul moyen de subsistance. Elles paient cher -souvent le prix de leur vie- un rêve de fortune qui n’arrivera probablement jamais. Mais le coût est aussi écologique : le continent souffre d’un taux important de déforestation massive et rapide. La catastrophe environnementale est là, sous nos yeux et elle n’est pas près de s’arrêter si nous ne faisons rien. Rappelons-nous que l’or extrait -le sang versé, les sols contaminés, les arbres arrachés- sert aussi au fonctionnement de nos téléphones portables, de nos écrans plats, de nos ordinateurs… La forêt et l’Homme n’ont pas de beaux jours devant eux. Du 28 avril au 30 juin « L’or c’est le Diable » est exposée à la Galerie La Grande Vitrine, Arles – France.