Farewell Isle de Jean-Charles. Sandra Mehl. 2 -17 september 2023. Visa pour l’Image, Perpignan – France

A 130 km au sud de la Nouvelle Orléans, l’Isle de Jean-Charles sombre peu à peu. Aujourd’hui réduite à 3 km de long, elle est reliée au continent par une unique route, et a perdu 98% de sa surface depuis 1955. Son espérance de vie est estimée à 50 ans. En cause: la montée des eaux, l’érosion côtière et l’exploitation pétrolière qui fait rage en Louisiane, 4ème Etat producteur de brut des Etats-Unis.

Comme l’Isle de Jean-Charles, la Louisiane, qui concentre 40% des zones humides des Etats-Unis, est en train de couler. Chaque heure, c’est l’équivalent d’un terrain de foot qui se perd. Une zone où la disparition des terres est l’une des plus rapides au monde.

Les habitants de l’Isle de Jean-Charles, moins d’une centaine aujourd’hui, sont considérés comme les premiers réfugiés climatique officiels des Etats-Unis. En 2016, les autorités ont, en effet, perçue 48 millions de l’Etat federal américain pour les relocaliser vers des terres plus pérennes.

Depuis 2016, je documente les dernier instants de vie des habitants de l’Isle de Jean-Charles sur leur territoire, et leur relocalisation enc ours depuis 2022.

Sandra Mehl. Diplômée de Sciences-Po Paris, et de l’Ehess en sociologie, je travaille dans l’humanitaire, puis dans le développement urbain, avant de me consacrer à la photographie documentaire. Je m’intéresse aux relations entre les hommes et leurs territoires de vie, d’abord à l’étranger, et développe, à ce titre, en 2009 un travail sur les checkpoints entre Israël et la Cisjordanie, à l’occasion du 20 ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin (“Checkpoint chronicle”), finaliste du Prix Roger Pic de la Scam.
Mon travail photographique s’oriente ensuite vers les mondes populaires en France, devenant plus intimiste, et se déployant dans la durée. Je travaille alors pendant cinq étés sur une plage populaire du sud de la France, à Sète (“p.s. : je t’écris de la plage des Mouettes”) puis sur le territoire urbain, documentant l’intimité quotidienne de deux soeurs adolescentes de la Cité Gély de Montpellier pendant deux ans (“Ilona et Maddelena”). Cette série a reçu la Bourse du Talent #reportage, le Prix Mentor (Scam, Cfpj, Freelens), le Prix PHMuseum, le Prix du festival les Boutographies, et le Prix du festival MAP.
Mon dernier travail au long cours commencé en 2017 se déroule à l’extrême sud de la Louisiane, où je documente les derniers instants de vie des habitants de l’Isle de Jean-Charles, considérés comme les premiers réfugiés climatiques des Etats-Unis.
En parallèle de mes projets photographiques personnels, je travaille pour la presse française (Le Monde, Marie-Claire, Géo, Paris-Match, Libération, L’Obs, M…) et étrangère (New York Times, Stern, Internazionale, Financial Times Week end magazine …), et réalise des commandes institutionnelles.